Une semaine de quatre-jours – un pays des rêves ou une réalité ?

L’idée d’une semaine de travail de 4 jours vient de resurgir en France comme dans le monde, une des nombreuses conséquences de la pandémie du COVID 19.

Quelques pays européens, comme l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni ouvrent la voie du débat, et même font un essai de ce modèle de travail radicalement nouveau. Le Royaume-Uni a récemment commencé un essai pratique de 6 mois impliquant une trentaine d’entreprises afin de recueillir des preuves concrètes des effets de ce nouveau dispositif. Cet élan récent est potentiellement à la cause de nombreuses méthodes du travail flexible qui nous ont été imposé par la pandémie de Covid-19, mais à quoi ressemblerait réellement cette structure de temps de travail, et quelles pourraient en être les conséquences ?

L’essentiel :

Au sein de quelques entreprises dans le monde la semaine de quatre jours est déjà une réalité. La norme est que les employés ne travaillent pas soit le lundi, soit le mercredi, soit le vendredi, en plus de leur week-end. Néanmoins, ils sont rémunérés à 100% de leur salaire de 5 jours et de tous les avantages que leur sont attribués normalement. En termes d’heures de travail, il existe plusieurs alternatives. Certains travailleront simplement 28 heures par semaine (tout en étant effectivement rémunérés pour 35 heures), soit une simple réduction de 7 heures de leur semaine de travail. Des autres travailleront pendant 32 heures par semaine qui implique une heure en plus de travail qu’une journée régulière de 7 heures. Enfin, certaines professions aménageront simplement leurs 35 heures sur 4 jours.

Avantages :

Outre l’avantage le plus évident, à savoir le week-end de 3 jours pour se reposer, il convient de mentionner certains des avantages qui sont moins apparents que la nouvelle structure peut le permettre. L’expérience du passé nous le confirme il n’est plus à démontrer qu’une semaine de 4 jours stimule la productivité des employés à un degré plus haut point qu’une semaine régulière.

Il semble également que les membre du personnel bénéficiant de cette nouvelle structure d’horaires soient mieux reposés et décontractés après 3 jours consécutifs de congés leur permettant ainsi une meilleure efficacité dans leur travail. De plus, cet équilibre entre le travail et la vie personnelle va très certainement nous donner plus content, plus sain, et plus susceptible de réussir au travail. Si on donne les gens plus de temps pour se consacrer aux relations personnelles, des intérêts, et le bien-être (ainsi que les tâches quotidiennes) alors il se pourrait qu’ils engendrent un meilleur sens d’efficacité et positivité générale sur le lieu de travail. De la même manière, il pourrait être une structure très positive pour les parents des petits enfants, qui pourraient passer plus de temps avec eux chaque semaine, ou pour des gens qui prennent soins des personnes âgés ou vulnérables.

Il est également prouvé que même la perte d’une seule journée de trajet pour se rendre au travail par semaine cause une diminution significative pour les émissions globales de CO2. Il est un phénomène qu’on observait à l’extrême pendant le confinement lorsque tout le monde a été obligé de faire le télétravail.

Inconvénients :

Mais quels problèmes engendrent ce changement structurel des horaires de travail ?

Premièrement, puisque les employés travailleront théoriquement plus pendant 4 jours et d’améliorer la productivité, ils peuvent être contraints de renoncer aux moments de la journée que l’on appelle des « micro-pauses ». Cette expression fait référence à ces instants d’arrêt agréables pour certains comme nécessaires pour d’autres que sont les pauses pour le thé, le café, ou les cigarettes. On pourrait dire que cela peut conduire à une diminution de l’interaction sociale générale au sein d’une équipe, car ces sont généralement les moments où les collègues échangent des remarques personnelles de temps en temps. Peut-être qu’au lieu de cela, les gens obligées de rester à leur bureau pour essayer de tout faire qu’ils auront des relations socioprofessionnelles beaucoup moins significatives à long terme. Outre le sentiment d’avoir moins de temps pendant les quatre jours à l’intérieur du bureau, les employés auront également moins de temps à l’extérieur du bureau les jours ouvrables, en particulier s’ils ont un long trajet à faire. Travailler une ou deux heures de plus par jour repousserait effectivement la routine du soir d’une personne, ce qui pourrait lui faire perdre une heure de sommeil si elle ne change pas (ou ne veut pas changer) sa routine pour s’adapter à ses nouveaux horaires.

En outre, la nouvelle structure ne fonctionnerait tout simplement pas pour toutes les professions et/ou entreprises. Si deux personnes recevaient à peu près le même salaire pour des emplois similaires dans des entreprises différentes, mais que l’une travaillait 4 jours par semaine et l’autre 5, cela pourrait créer un écart injuste et obliger les gens à prendre des décisions en matière d’emploi en fonction de la structure de l’entreprise. L’argument opposé à ce point est que, de toute façon, les différentes professions ne travaillent pas les mêmes heures/jours en ce moment. Par exemple, un médecin ne travaille pas les mêmes heures qu’un éditeur, et ces deux personnes ont fait le choix d’occuper ces postes respectifs, alors quelle serait la différence si la nouvelle structure était mise en place ?

On ne peut nier qu’il s’agit d’une proposition très intéressante, et je suis sûr qu’elle serait attrayante pour de nombreux employés. Toutefois, il faudrait recueillir des preuves approfondies et mettre en place des politiques rigoureuses avant que cette proposition ne devienne une réalité totalement convaincante. Par exemple, on ne peut pas prédire totalement quel serait l’impact sur l’économie, et à l’heure actuelle, alors que les économies du monde entier souffrent encore des conséquences de la pandémie, c’est quelque chose dont il faudrait être sûr. Enfin, il convient de remarquer que si cette proposition devait un jour devenir réalité, elle offrirait en fin de compte plus de liberté et de flexibilité à ceux qui y sont favorables, tout en ne perturbant pas la vie de ceux qui n’y sont pas favorables.

Après tout, un week-end de trois jours, ça sonne bien, n’est-ce pas ?

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